FIAT Nuova 500 Giardiniera :
L'étude
d'une telle voiture était devenue indispensable pour Fiat
, qui n'avait pas remplacer la 500 C Belvédère depuis
1955. Pourtant, nombreux furent les projets d'un véhicule
utilitaire basé sur la fiat 600, mais son moteur 4 cylindres
refroidi à eau mettait quelques obstacles à un seuil
de chargement raisonnable.De plus, de la Fiat 600 dérivait
déjà le Multipla à l'esthétique plus
que discutable. Giacosa dû alors composé avec sa dernière
née : la Fiat nuova 500.
La
Giardiniera fut présentée au printemps 1960 et finira
sa longue carrière en 1977 sous la marque Autobianchi.
Sur
la même base que la Jardinière, Autobianchi produisait
également une version plus raffinée : la Panoramica
jusque 1970. Mis à part sa ligne dérivée des
Bianchina, ses portes s'ouvrent dans le bon sens et sa porte arrière
est un hayon qui s'ouvre de bas en haut à la différence
de la Jardinière dont la porte arrière s'ouvre sur
le côté.
Avant
le lancement de la Jardinière, certains s'essayèrent
à adapter la nuova 500 à un utilitaire ayant des meilleures
capacités de chargement : quelques carrossiers, comme Francis
Lombardi, tentèrent d'allonger une nuova 500 dans une configuration
proche de celle de la future Jardinière. Néanmoins,
ces derniers conservaient le moteur vertical de la nuova 500, ce
qui ne permettait pas un bon seuil de chargement. (Francis Lombardi,
modello "Utility", 1959).
Les
ingénieurs de Fiat durent d'abord résoudre le probléme
du moteur : le bi-cylindre de la 500 était bien trop haut
: ils décidèrent de le tourner à 90° sur
la droite en adaptant le plus possible de pièces du moteur
de la 500 sur un nouveau bloc. Ainsi, l'allumage, la carburation
et le refroidissement furent revus. L'allumage fut modifié
et placé à côté de la distribution; un
nouveau carburateur Weber 26 OC horizontale vint remplacer le weber
26 IMB de la berline. L'accés au moteur est possible grâce
à une trappe placée sous le coffre. Pour le contrôle
moteur, une petite ouverture placée sur la trappe permet
de vérifier le niveau d'huile. Le refroidissement fut entièrement
revu : la grille d'aspiration de la berline fut abandonnée.
Giacosa imagina un système de circulation d'air frais prélevé
grâce à une turbine coûplée à la
dynamo. L'air est aspiré au travers de deux grilles latérales,
passe dans la double coque de la voiture puis dans la jupe arrière
et enfin arrive dans la turbine.
Le réservoir de la voiture fut d'abord plat et central puis
carré sur la gauche et enfin de forme longitudinale dès
1965.
Modifications mécaniques :
- 7/1964 : abandon
de la trappe de contrôle du niveau d'huile
- 6/1966 : système
de récupération des vapeurs d'huile
- 6/1967 : tambours
en acier au lieu de ceux en aluminium
Au
niveau des prestations, le moteur, rebaptisé "sogliola =
la sole" en raison de son faible encombrement, développait
17.5 CV à 4600 t/m et permettait à la Jardinière
d'atteindre 95 Km/h, qui sont déjà les valeurs du
futur 499 cc de la berline. La suspension fut également revue
: on note l'apparition d'une nouvelle lame de suspension avant mais
aussi de nouveaux ressorts et amortisseurs arrières. Dans
le même soucis, le système de freins fut également
revu en adaptant des tambours de Fiat 600, ce qui explique d'ailleurs
la différence de roues avec la berline.
La
coque : le problème majeur à résoudre était
celui de l'aspiration de l'air. Deux grilles d'aspiration remplacèrent
la seule grille de la berline. Ces grilles furent placées
derrière les vitres arrières. En aluminium chez Fiat(1960/1967)
puis en plastique noir chez Autobianchi (1967/1977). Cette solution
permet alors aux ingénieurs d'inaugurer une troisième
porte située à l'arrière : en forme de hayon,
s'ouvrant de droite à gauche et vitrée le tout pour
permettre un chargement facilité.
Capacité de transport de personnes et de bagages
: Au total, la Giardiniera mesure 3.185 m, ainsi presque24 cm
de plus que la berline; le poids autorisé déclaré
chez Fiat fut de 4 personnes et 50 kg de bagages ou alors 200 kg
de chargement (ce qui abaissera outrageusementl'arrière).
Le coffre arrière avec 4 personnes à bord mesure 0,25
m3 alors que le chargement possible lorsque tous les sièges
sont rabattus dépasse le m3. Le seuil de chargement est à
60 cm du sol. En outre, la Jardinière offre aux passagers
arrières un espace plus important pour les jambes, pour les
épaules ainsi que pour la tête. On note un ingénieux
système pour maintenir la porte arrière ouverte grâce
à une sangle dans le but de faciliter le chargement et déchargement.
A l'extérieur : la Giardiniera présente
de nouveaux feux arrières en forme allongée, un nouvel
éclairage de porte et un rétroviseur situé
sur le montant avant du pare-brise. Du début à la
fin de la production de la Jardinière, les portes restent
dites "suicides" bénéficiant d'une dérogation
(pour les véhicules commerciaux) à la nouvelle législation
italienne de 1964 prohibant les portes suicides. La 500 Giadiniera
bénéficiera par la suite des améliorations
apportées par les Fiat 500 F et R. Elles perdent les baguettes
latérales en aluminium ainsi que sur le capot avant. Les
différences majeures se trouvent au niveau des enjoliveurs
de roues ainsi qu'au niveau du rétroviseur placé sur
le montant puis sur l'aile avant. Le trait important de la Jardinière
est bien sûr, son toit ouvrant sur tout le long du pavillon.
A l'intérieur : il reste relativement le même
que celui de la berline : l'instrumentation suit l'évolution
des 500 D, F et R. Pourtant, en 68 les compteurs et volants deviennent
noirs et seront donc repris pour la dernière version de la
500, la 500 R. La Giardiniera anticipe l'introduction du lave-vitre,
de série sur la 500 D qu'en 1961. Le cendrier arrive en 1961,
le retour automatique des essuie-glaces en 64 et les siéges
changent de structure : à sangles jusque 66, ils adoptent
des ressorts. L'aération est également revue avec
la pose de deux bouches d'aération sur le tunnel.
Soulignons que la Jardinière fut disponible également
en version tôlée : deux seules places et les vitres
disparaissent au profit de tôle. Le toit est entièrement
en tôle pourvu de 4 nervures transversalles. Une version très
appréciée des petits artisans et commerçants
italiens.
En
1968, la production et la commercialisation de la Jardinière
passent à Autobianchi. Cette production est d'ailleurs plus
sobre : absence de baguettes latérales, des enjoliveurs simplifiés...Pourtant,
en janvier 1970, l'importation de Jardinière en France est
abandonnée.
Avec
la fin de la production de la 500 berline en 1975, des prototypes
de Jardinière sur base 126 virent le jour; Pourtant, sans
succés puisque tous les efforts des ingénieurs se
portèrent sur le projet suivant: en mars 1980 fut ainsi présentée
la digne Fiat Panda.
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